Les zones humides

Définition

D’après le Code de l’Environnement, les zones humides sont des « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année».

Ainsi, comme leur nom semble l’indiquer, les zones humides sont avant tout caractérisées par la présence de l’eau, qu’elle soit libre ou captive, en permanence ou plus temporairement. Derrière cette description d’apparence assez simple se cache pourtant une multitude de milieux, assurant de nombreuses fonctionnalités et d’une importance primordiale pour les écosystèmes aquatiques comme pour les activités humaines.

Des milieux d’intérêt majeur

Avec, au niveau mondial, plus de 50% de la faune aviaire et plus de 30 % des espèces de flore menacées dépendant des zones humides, le rôle de réservoir de biodiversité des zones humides n’est plus aujourd’hui à démontrer. Ces milieux, que l’on qualifie parfois d’ « infrastructures naturelles », assurent également de nombreuses fonctions d’intérêt général.

En effet, qu’on les compare à des « châteaux d’eau » ou à des « éponges », ce sont elles qui participent, directement ou indirectement, à la gestion quantitative de la ressource et garantissent ainsi l’approvisionnement en eau de bon nombre de cours d’eau, de villages, de villes et d’abreuvoirs.

Par ailleurs, il est aujourd’hui reconnu que les zones humides, en retenant l’eau, assurent également une désynchronisation des pics de crues, limitant ainsi les phénomènes d’inondation. Cela dit, si ces zones se gorgent en période hivernale, elles ne peuvent retenir l’eau indéfiniment. Ainsi, c’est au plus fort de l’été, quand les niveaux d’eau sont les plus bas, que les zones humides vont jouer un rôle bénéfique sur la régularité des écoulements des cours d’eau. En restituant progressivement l’eau, elles vont contribuer à atténuer les étiages les plus sévères.

Les zones humides interviennent également dans la gestion qualitative de l’eau, et pour cause : celle-ci se voit contrainte de stationner plusieurs jours ou plusieurs semaines avant de s’infiltrer ou de rejoindre les cours d’eau en aval. Cette lenteur dans le cheminement qui s’impose à l’eau est à l’origine de la filtration mécanique et de l’épuration chimique de l’eau.

Par ailleurs, ces milieux peuvent satisfaire des besoins agricoles lors des épisodes de sécheresse, lesquels affectent profondément la ressource en eau et, de fait, les quantités de fourrage disponibles. En offrant un fourrage vert tout au long de l’été, les zones humides révèlent ici toute leur importance.

Enfin, la présence actuelle d’une zone humide est bien souvent le legs de génération d’agriculteurs, d’éleveurs et de paysans qui, de par leurs activités, ont su maintenir et préserver ces milieux. La valeur sociale et culturelle portée par les zones humides devient évidente : de par le simple fait d’exister, elles témoignent des activités autrefois mises en œuvre sur nos territoires.

Pourtant fortement menacés

Alors que l’exploitation souvent extensive des milieux humides avait depuis longtemps permis de trouver un équilibre entre économie et biodiversité, la situation a considérablement évolué au cours des dernières décennies.

Progrès technologiques et politiques d’aménagement rural favorisant l’intensification des productions aux dépens des milieux naturels ont signé, souvent de manière drastique la dégradation, voire la disparition pure et simple, de nombreux milieux humides.

Ainsi, l’assèchement par drainage, la reconversion en cultures, l’abandon, contamination par les pesticides et les engrais, ou encore la création de retenues collinaires ont eu raison de ces écosystèmes.

Cependant, l’agriculture n’est pas la seule cause de disparition des zones humides. De nombreux projets d’infrastructures et d’urbanisation ont été et sont encore source de pressions sur ces milieux.

C’est ainsi qu’on estime qu’entre 1960 et 1990, plus de 50% des surfaces de zone humide ont disparu en France.

C’est ainsi qu’on estime qu’entre 1960 et 1990, plus de 50% des surfaces de zone humide ont disparu en France.

Agrion de mercure
Drosera rotundifolia, L.1753
Drosera rotundifolia, L.1753

Inventaire des zones humides du bassin versant du Viaur

Le Syndicat Mixte du Bassin Versant Viaur, avec l’appui du bureau d’études Rural Concept, a réalisé entre 2011 et 2014 l’inventaire des zones humides du bassin versant. Ce travail, qui constitue un préalable indispensable à toute opération de gestion de ces milieux, a consisté en :·       

  •   La cartographie des zones humides présentes sur le terrain,
  • La caractérisation des ces milieux (cortège floristique, espèces animales, fonctionnalités hydrologiques et écologiques, menaces),
  • La hiérarchisation des enjeux en fonction des fonctionnalités et du caractère « patrimonial » de chacune des zones.
C’est ainsi qu’à l’échelle du bassin versant du Viaur, un peu plus de 1400 hectares de zones humides ont été recensés. Celles-ci se concentrent essentiellement sur les têtes de bassin et notamment sur le Lévézou.

Réalisé de manière aussi exhaustive que possible, cet inventaire permet également au Syndicat de disposer d’un document de porter à connaissance, d’appui et d’aide à la décision, mais sans portée réglementaire. De plus celui-ci se veut un outil permettant de sensibiliser et d’accompagner tout porteur de projet, tout acteur de territoire dans l’exercice de ses pratiques, dans la prise en compte des enjeux liés aux zones humides afin de les préserver durablement.

 

Nos actions

Assistance technique

La gestion durable et de la préservation des zones humides est aujourd’hui reconnue comme un axe majeur en matière de gestion intégrée de l’eau à l’échelle d’un bassin versant.

C’est pourquoi, l’EPAGE du Viaur peut apporter à tous (propriétaire, agriculteur, collectivité) des conseils en matière de gestion, ainsi qu’une aide technique et financière pour la réalisation d’opérations favorables à la protection de ces milieux. Cet appui peut prendre différentes formes en fonction des besoins :

  • Visite des parcelles concernées, réponse à des questions relatives aux zones humides
  • Appui technique au travers de la réalisation d’un diagnostic du site (fonctionnalités écologiques, pratiques agricoles,…) et proposition d’objectifs de gestion
  • Maîtrise d’ouvrage des travaux nécessaires, appui administratif et financier, suivi des travaux
  • Accompagnement des collectivités : valorisation, prise en compte des zones humides dans la réalisation des documents d’urbanismes
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