Continuité écologique

La continuité écologique ?

Assurer la continuité écologique consiste à permettre la libre circulation de l’ensemble des espèces, animales comme végétales. On pense alors surtout aux animaux terrestres, notamment aux grands mammifères dont les déplacements sont aisément observables. Mais on sait moins que ce concept de continuité écologique va aussi s’appliquer aux milieux aquatiques et aux espèces qui en dépendent.

La définition générale, quand on parle des cours d’eau, reste assez simple : il s’agit de la libre circulation des espèces dans les rivières et du bon déroulement du transport sédimentaire.

La continuité écologique concerne également la connexion avec les réservoirs biologiques (lit majeur, zones humides et annexes fluviales) ainsi que le maintien de conditions hydrologiques favorables.

En ce qui concerne les poissons, presque toutes les espèces ont besoin de se déplacer pour accomplir leur cycle de vie. Or, à part certaines espèces, les poissons ne sont pas capables de sortir de l’eau pour franchir un obstacle. Si les conditions d’écoulement au niveau d’un ouvrage (hauteur de chute, lame d’eau, vitesse d’écoulement…) sont incompatibles avec leurs capacités de nage, celui-ci peut condamner l’accès à l’ensemble des habitats présents en amont.

Le Viaur et ses affluents comptent des centaines d’ouvrages tels que des barrages, chaussées, retenues, passages busées, le recensement dénombre 787 ouvrages… Dans le cadre du classement établi par le Préfet coordonnateur du bassin Adour Garonne qui définit les cours d’eau sur lesquels doit être assurée la continuité écologique, deux cours d’eau, le Viaur et le Lézert sont en partie visés par le classement dit Liste 2 (article L214-17 du code de l’environnement). Sur ces portions 16 ouvrages sont implantés et donc concernés par les obligations de restauration de la continuité écologique.

L'espèce "cible" du bassin versant du Viaur : la Truite Fario

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Aquarelle : la Truite Fario - ANT - Atelier Nature & Territoires
Aquarelle : la Truite Fario - ANT - Atelier Nature & Territoires

La plupart des poissons du bassin du Viaur ne cherchent certes pas à rejoindre l’océan comme les grands migrateurs, mais n’ont pas moins besoin de circuler pour accéder à des zones de reproduction, d’alimentation et de repos. C’est le cas pour la truite fario.

Chaque année, d’octobre à décembre, les géniteurs remontent vers l’amont des cours d’eau à la recherche de zones propices à la reproduction : les frayères. Celles-ci se trouvent au sein de petits cours d’eau frais et bien oxygénés, avec des zones de graviers. Certaines études mettent en évidence des déplacements jusqu’à 25 km vers l’amont ! La truite fait partie des espèces capables de sauter hors de l’eau pour franchir un obstacle ; mais tous les individus ne disposent pas des mêmes capacités physiques. Certains passeront, d’autres, non. Enfin, le franchissement d’un obstacle demande du temps au poisson ; sur un parcours comportant de nombreux ouvrages, le cumul du retard peut empêcher le poisson d’arriver sur les sites de reproduction à la bonne période.

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Étude sur les cours d’eau classés en Liste 2

Dans le cadre du classement établi par le Préfet coordonnateur du bassin Adour Garonne qui définit les cours d’eau sur lesquels doit être assurée la continuité écologique, deux cours d’eau, le Viaur et le Lézert, sont en partie visés par le classement dit liste 2 (art. L 214-17 du Code de l’Environnement). Sur les portions classées, 16 ouvrages sont implantés et donc concernés par des obligations de restauration afin de les rendre franchissables par les espèces présentes.

Le Syndicat du Viaur a donc assuré, avec l’accord des propriétaires concernés et l’appui financier de l’Agence de l’Eau Adour Garonne et de la Région Occitanie, la maîtrise d’ouvrage d’une étude qui a permis, après trois ans d’échanges, de négociations et de concertation entre les différents acteurs, de définir des projets d’aménagements remis aux propriétaires.

A noter, l’EPAGE Viaur a pris en charge la partie du coût de l’étude non subventionnée par l’Agence de l’Eau.

Truite Fario - Lézert
Truite Fario - Lézert

Effacement d’ouvrages – Seuil de la Valette sur le Lézert

Le seuil de la Valette, d’une longueur déversante de 36 mètres, pour une hauteur de chute à l’étiage de 2,06 mètres a été effacé afin de restaurer intégralement la continuité piscicole et sédimentaire.

L’emprise du remous liquide s’étendait sur 360 mètres en amont.

Compte tenu du volume de matériaux, estimé à minimum 3500 m3, un effacement en deux phases a été retenu sur ce site afin de limiter l’impact des travaux sur le milieu.

Une première phase, conduite en octobre 2017, a abouti à la création d’une échancrure de 2 mètres de large par 0.80 mètre de haut. Celle-ci a permis la mise hors d’eau d’une majeure partie de la retenue et la mise en circulation au cours de la période hivernale de la fraction facilement mobilisable des sédiments.

L’ouvrage a été totalement effacé au cours de la seconde période d’intervention qui s’est déroulée au cours du mois de juillet 2018

Il est à noter que ces travaux ont été réalisés dans le cadre de l’appel à projet ouvert en 2016 par l’Agence de l’Eau Adour Garonne, lequel a permis l’obtention d’un financement de l’opération à hauteur de 100 %. Afin d’évaluer l’impact de cette intervention sur le cours d’eau, un suivi a été mis en place. Réalisé en partenariat avec la Fédération de pêche de l’Aveyron, ce suivi porte essentiellement sur la morphologie du cours d’eau, plus précisément sur les faciès d’écoulement et la qualité du substrat.

Ce type de travaux ne peut être réalisé que sur la base du volontariat du propriétaire.

Le seuil de la Valette a été effacé afin de restaurer intégralement la continuité piscicole et sédimentaire

Aménagements – Remplacement d’un gué busé par une passerelle sur le Vernhou

Les travaux ont permis de remplacer un passage à gué busé présent sur un chemin communal traversant le ruisseau du Vernhou, à l’origine de plusieurs dysfonctionnements.

En ce qui concerne la continuité écologique, celui-ci constituait un obstacle au franchissement piscicole, principalement à la montaison,en raison d’une section d’écoulement relativement faible à laquelle s’ajoutait une chute en pied d’ouvrage. De plus, les difficultés en termes d’entretien rencontrées par la commune étaient récurrentes sur cet ouvrage, avec un colmatage fréquent en période de hautes eaux.

Le projet a permis de restaurer la continuité écologique du tronçon hydrographique en remplaçant l’ouvrage par une passerelle, ce qui apporte en même temps une réponse aux problématiques d’entretien.

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